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« Personne ne sait combien de temps peut durer une
seconde de souffrance. Elle peut durer un purgatoire ou
toute l’éternité. »
Graham Greene
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Les
mécanismes de la douleur |
B) Le transport du message nerveux :
...Regroupés en faisceaux
à la manière des fibres d'une ficelle, certains
neurones ne mesurent guère plus qu'un centimètre
de long, alors que d'autres peuvent atteindre un mètre
ou plus (du bout de l'orteil à la base de la colonne
vertébrale) ; on parle alors de fibres
nerveuses (voir schéma 3 ci-dessous). On distingue
parmi elles des fibres de gros calibre, les fibres A qui
sont sensibles à des stimulations tactiles légères
et qui conduisent rapidement l'influx nerveux, et des fibres
de petit calibre, les fibres C, qui transmettent beaucoup
plus lentement les messages chimiques. Parmi les fibres
A, on peut distinguer les fibres Aδ
qui par leurs caractéristiques se rapprochent des
fibres C. (Pour plus de renseignements, se reporter à
l’annexe I)
...Les nocicepteurs sont des
neurones peu ou pas myélinisés
(c’est à dire entourés d’une gaine
de myéline, enveloppe de protéines et de lipides
qui participe à la conduction de l’influx nerveux)
qui vont acheminer l’information jusqu’à
un premier relais : la corne
postérieure de la moelle épinière.
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.........Schéma
3 : -en haut: Un neurone et ses différentes parties.......................................
........-en
bas: Les neurones se regroupent pour former les nerfs |
...Précision :
Les sensations tactiles sont dues aux fibres myélinisées
de gros diamètre Aα et Aß . La sensation
de douleur, elle, est provoquée par les fibres peu
myélinisées Aδ
(douleur initiale brève) puis par les fibres amyéliniques
C (douleur diffuse et prolongée). Ceci peut expliquer
la réaction de retrait lors d'un stimulus douloureux
puis la survenue de la douleur liée au traumatisme.
Chacune des fibres Aδ
et C est sensible aux stimuli nociceptifs, mais cependant
elles possèdent chacune une sensibilisation différente
en fonction de la nature du stimulus ( les fibres Aδ
par exemple sont plus sensibles aux stimuli mécaniques
et thermiques).
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Les neurones rejoignant la corne dorsale sont relayés
par un ensemble de neurones qui traversent la moelle épinière
et qui forment, après croisement, le faisceau
spinothalamique. Le relais est ainsi assuré jusqu’au
thalamus (voir Annexe
B). Au niveau de ce faisceau interviennent un grand
nombre de substances (dont les plus connus sont les enképhalines
et la substance P) qui assurent la transmission de la nociception.
La théorie classique considère ces molécules
comme des sortes de portillons filtrant la transmission
d’une sensation douloureuse vers les centres supérieurs.
La douleur est ainsi perçue lorsqu’il existe
une stimulation trop importante pour être inhibée
au niveau de la moelle, ou bien lorsque le ‘‘filtre’’
de la moelle est altéré. Dans le premier cas,
le plus courant, on parle alors de douleur de nociception.
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...La douleur n’est pas
traitée dans un centre ‘‘spécialisé’’,
au contraire, l’imagerie médicale nous a même
révélé de nombreuses régions
du cerveau en charge de la perception de la douleur. Le
thalamus qui reçoit le message douloureux ‘‘projette’’
deux groupes de neurones dans le cerveau. Le premier se
rend dans le cortex pariétal
et c’est dans cette zone qu’est décryptée
la sensation douloureuse pour en déterminer le type,
la durée, la localisation, et l’intensité.
Le second se dirige vers le cortex
frontal qui gère, d’une manière
encore mal schématisée, les réactions
motrices et émotionnelles éprouvées
face à la douleur.
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