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« Personne ne sait combien de temps peut durer une
seconde de souffrance. Elle peut durer un purgatoire ou
toute l’éternité. »
Graham Greene
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Les
mécanismes de la douleur |
C) Réactions physiologiques suite à
des stimuli nociceptifs :
...La douleur peut être
contrôlée de plusieurs manières par
l’organisme.
...On observe tout d’abord
un phénomène assez particulier se produisant
au niveau des neurones de la moelle épinière.
En effet, l’activation des fibres de gros calibres
(les fibres Aα
et Aβ) au niveau de la zone touchée
permet de diminuer la sensation de douleur qui parvient
jusqu’au système nerveux central. On peut,
pour expliquer cela, se baser sur une constatation : le
stimulus tactile léger est transmis plus rapidement
par les grosses fibres que le stimulus nociceptif intense
transmis par les petites fibres. Certains scientifiques
affirment que les fibres Aα et Aß vont, au niveau
de la corne dorsale, se terminer sur des neurones intermédiaires
qui seront sélectivement excités et qui inhiberont
l’activité des petites fibres, et par conséquent,
la sensation de nociception. On parle de ‘‘gate
control’’(phénomène mis en
avant pas Wall et Melzack en 1965). Il suffira de frotter
la zone atteinte pour diminuer la douleur perçue.

Lors d’une nociception classique,
à gauche, le message nerveux se rend directement
aux centres nerveux. Dans le cadre du contrôle de
la douleur, à droite, l’activation des fibres
Aα
ou Aß empêche cette liaison.
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...D’autre
part, au niveau moléculaire, un nombre considérable
de composés agissent tout au long de cette chaîne,
pour déclencher, faciliter ou inhiber la transmission
du message douloureux. Nous avons mis en avant, dans la
première partie de notre étude consacrée
à la douleur, la nature des messagers de l’information
nerveuse. Nous avons en effet parler de ces molécules
qui servent d’intermédiaires entre chaque neurone
: les neurotransmetteurs. Il existe bien sur de nombreux
neurotransmetteurs impliqués dans la transmission
de différents messages. Dans le cas de la nociception
l’un d’eux est particulièrement mis en
avant, la substance P
(pour Pain, peptide synthétisée au niveau
des fibres C), mais on retrouve aussi le glutamate, les
bradykinines et d’autres moins importants.
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...Par ailleurs, certaines
molécules de la famille des opioïdes (dont fait
partie la morphine) ont une action anti-nociceptive. Leur
structure spatiale leur permet de se fixer à la place
des neurotransmetteurs habituels et entraîne donc
l’arrêt de la transmission du signal.
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...Après les divers
mécanismes de contrôle, revenons à la
naissance des stimuli nociceptifs. Nous savons en effet
que lors d'une lésion tissulaire l'organisme répond
par une réaction de défense non spécifique,
la réaction inflammatoire, à l'origine de
la rougeur et de la tuméfaction du territoire blessé.
Elle s'accompagne de la libération locale de médiateurs
inflammatoires (histamines, kinines, prostanoïdes),
qui entretiennent l'inflammation. On retrouve parmi les
substances mises en jeu des hormones locales à action
rapide, les prostaglandines.
Ces dernières induisent un phénomène
de sensibilisation à l’ histamine
et à la bradykinine.
L’histamine, sécrétée par les
mastocytes est très
algogène, tandis que la bradykinine est un puissant
vasodilatateur. Ces deux substances excitent les nocicepteurs
et facilite la réponse des fibres C. D’autre
part, les terminaisons libres sont également sensibles
aux variations de dioxygène (O2), de dioxyde de carbone
(CO2) et d’ions potassium (K+) du milieu extracellulaire
local.
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...La perception de la douleur
résulte donc de la mise en jeu d’un système
de transmission des messages nociceptifs modulé par
divers mécanismes de contrôles !!!
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