« Personne ne sait combien de temps peut durer une seconde de souffrance. Elle peut durer un purgatoire ou toute l’éternité. »
Graham Greene

A) Les stimulis nociceptifs:

...La douleur est une sensation physique répondant à des mécanismes qui commencent à être bien compris. A la base de ceux-ci il y a ce que l’on appelle un stimulus nociceptif (de nocere : nuire en latin). Les stimuli nociceptifs peuvent apparaître sous différentes formes : mécaniques, thermiques ou chimiques. Il peut s’agir par exemple d’un contact entre une aiguille et votre doigt ou d'une brûlure suite à la préparation d'un café légèrement trop chaud. Lorsqu’un tel stimulus dépasse un certain seuil, dans la périphérie de tissus, alors les nocicepteurs sont activés. Ce seuil est caractérisé par la libération, suite au stimulus, de substances algogènes par les cellules. Ce sont elles qui vont activer les nocicepteurs.

...On peut décomposer grossièrement le système nerveux en trois parties. On peut distinguer tout d’abord les fibres afférentes et leurs récepteurs, les fibres efférentes (fibres associées aux muscles et aux glandes), et enfin le système nerveux central composé par la moelle épinière et l’encéphale.

...Les cellules nerveuses ou neurones sont constituées d’un corps cellulaire, et sont prolongées à l’une de leurs extrémités par des ramifications semblables à des racines, les dendrites, et de l’autre, par de longs prolongements filiformes que l’on appelle axones. L’information nerveuse est transmise au niveau des extrémités distales de l’axone, les synapses, grâce à des molécules que vont s’échanger entre elles les synapses de deux neurones différents, les neurotransmetteurs (voir schéma + annexe A).

...Les nocicepteurs correspondent en réalité aux terminaisons libres, les synapses, de neurones sensoriels. C’est grâce à eux que l’organisme perçoit toutes sortes de stimulations qu’elles soient externes ou internes. Les nocicepteurs peuvent être activés directement, ou bien, comme mentionné plus haut, par l’intermédiaire de diverses substances chimiques. En effet, lorsque l’intégrité d’une cellule est menacée, celle-ci va libérer des substances algogènes : bradykinine, ions H+ ou K+, histamine, sérotonine, leucotriènes… Ces diverses molécules vont alors exciter les neurones des tissus (peau, muscles, viscères…) qui vont acheminer le message nerveux jusqu’au cerveau.